Jean-Baptiste Heppell, fils de Ferdinand et de Claire Pineau est né le 27 mars 1872
à St-Anaclet. Il rencontre Georgiana St-Pierre, fille de Anselme et de Léocadie Falardeau de
St-Germain-de-Grantham, ou elle est née le 22 juillet 1871, lors d'un voyage en Gaspésie avec
son père. Il épousera Georgiana
le 22 Juillet 1895 à Causapscal; il a 23 ans. Il décède le 3 avril 1965 à l'age de 93 ans et
est
inhumé dans le cimetière paroissial le 6. Georgiana est morte le 29 août 1947
à l'age de 76 ans, tous deux à Causapscal.
De cette union naitront onze enfants dont trois mourront en bas âge. Rose-Emma, née le 8 mai 1898
à Causapscal et décédée le 4 août 1901 à l'âge de trois ans; elle sera inhumée
dans le cimetière paroissial le même jour. Adonai né le 31 décembre 1903 décèdera le 16 septembre
1905 et sera
inhumé le même jour. Il avait 1 an et 9 mois. Enfin, Edgar né le 1 août 1911,
jumeau de Oscar, dédèdera le 9 décembre 1912 à l'âge de 1 an; il sera inhumé
le même jour.
Trois autres seulement se marieront: Arthur, Eugénie et Elzéar. Les cinq autres enfants demeureront
célibataires.
Rose-Emma, deuxième de ce nom, née le 7 février 1902, sera institutrice et journaliste.
Elle décèdera le 7 février 1993 à Rimouski et sera
inhumée le 10 février 1993 à Causapscal.
Marie-Ange est née le 23 décembre 1905 demeurera toute sa vie dans la maison familiale, Elle aidera
sa mère dans tous les travaux ménagers que necécitaient une telle grande famille. A la mort de Oscar,
elle héritera de la terre familliale, qu'elle appelait "le domaine Heppell" mais elle en sera
propriétaire très peu de temps.Elle est décèdée le 4 mai 1992 dans la maison paternelle.
Elle sera
inhumée le 7 mai 1992 dans le cimetière paroissial.
Gérard est né le 3 octobre 1907. Il héritera de la ferme familiale à la mort de son père mais
l'agriculture l'intéresse plus ou moins. Il préfêre travailler pour les autres. Grand amant de la pêche,
il sera guide sur la rivière Matapédia et Matane. Il décèdera le 29 décembre 1974; il sera inhumé
aussi dans le cimetière de Causapscal.
Roland né le 10 janvier 1909 décèdera le 27 septembre 1946, à l'âge de 37 ans, et sera inhumé le 30.
Oscar, le benjamin de la famille, surnommé "Pee Wee", est né 1 août 1911. Il sera serveur dans les
hotels de Causapscal durant de nombreuses années, il sera par la suite vendeur d'assurances puis
gardien de sécurité à Rimouski. Il reviendra à la maison paternelle à sa retraite et décèdera
le 24 avril 1992 à Amqui. Il sera aussi
inhumé dans le cimetière paroissial.
Jean-Baptiste, agriculteur, homme d'affaires et politicien.
Jean-Baptiste s'installe sur sa
ferme
vers 1900. Celle-ci est limité du côté sud et est par la rivière Matapédia,
au nord par le ruisseau Matallik et à l'ouest par la ferme de son frère, Aquilas.
De son mariage avec Georgianna il aura onze enfants dont huit vivants. Il sera aidé
de cette main-d'oeuvre abondante pendant de nombreuses années puisque seulement
deux des garcons se marieront, Elzéar à 35 ans (1935) et Arthur à 42 ans (1937), et
la ferme deviendra une entreprise florissante. En 1909, la ferme est évaluée à $1000.00
par la municipalité. La fertilité de ces terres lui
permet même de gagner un
premier prix à la foire agricole
de Greenfiels N.H. pour son blé rouge.
Ils acheteront les premières
automobiles à circuler à Causapscal.
Les Heppell sont
commercants de bois, de chevaux, de foins et à une période
vendent même des
citrouilles sur le marche montréalais. Ils ajoutent un moulin
à farine et une fromagerie. Le bureau de poste sera installé dans la maison de
Jean-Baptiste vers 1930 et Anne-Marie en sera la postière jusqu'en 1945. Arthur,
l'aîné, en est le
leader et voit au bon fonctionnement de l'entreprise familiale. Ce dernier se marie
en 1937 et quitte la ferme pour s'installer à Rimouski. La ferme est opéré alors
par Gérard, célibataire, qui en est l'héritier après la mort de Jean-Baptiste en 1965,
mais il s'en occupe peu et le tout périclite. Gérard travaille pour les cultivateurs du
coin, il est agent des bicyclettes C.C.M. pendant quelques années et est guide de pêche
sur les rivières Matapédia et Matane. La
maison
de Jean-Baptiste fut détruite en 1999 mais la grange est toujours en place.
Jean-Baptiste participe à la vie publique de Causapscal et fut conseiller de 1917 à 1921
et maire du village de 1925 jusqu'en 1928. Il est aussi marguiller en 1917. Il a participé à
la classification des terres du comté de Matapédia du 13 mai au 31 octobre 1929. Profondément
religieux, il fait ériger une
croix
à l'entrée de sa propriété vers 1950.
Le 31 décembre 1913, le département des terres et forets
informe que les lettres-patentes sont autorisées au nom de Jean-Baptiste Heppell
confirmant son droit de propriété. Le 20 octobre 1917, la "Brown Corporation"
cède a Jean-Baptiste Heppell des terrains, faisant partie du lot 24 rang B
et 1, situés le long du ruisseau Matalik entre la rivière Matapedia et la
route Heppell. Cet endroit deviendra le site du moulin à farine des Heppell.
Le 29 avril 1931, Jean-Baptiste achète de Adelard St-Laurent au nom de son
fils Gérard les lots 22 et 23 du rang 1, canton Matalik au montant de 462.40$.
Le 5 octobre 1931, Gérard cède ces deux lots à Elzéar, son frère qui s'y installe
avec son épouse Jeanne Morin et y élève sa famille. Un fils d'Elzéar, Rodrigue,
demeure aujourd'hui dans la maison familiale. Le 30 novembre 1928, Jean-Baptiste
achète de la succession J.A.Falardeau les bâtisses situées sur le lot 24 rang
B, Matalik incluant les bâtisses et machineries qui sont à l'écluse Laforce.
Une partie des équipements servira à la fromagerie. Le 16 juin 1947, la municipalité
de Causapscal confirme la vente du lot 24C, rang B, Matalik à Gérard Heppell.
Cette partie de terrain permettra le déplacement de la route reliant le rang
1 et le rang Matallik, laquelle doit etre fermée pour l'installation d'une
piste d'avion.
Sous l'impulsion des Heppell et des autres cultivateurs environnants,
l'endroit devint assez important pour que la compagnie de chemin de fer Canadian
National (CN) y aménage une voie d'évitement et une gare "Heppel's station" desservi
par le "local", train qui arrètait à toutes les stations,
pour y laisser descendre les voyageurs et y livrer le courrier. Cette gare
fut en opération à partir des années 1925 jusqu'aux années 1940. Cette voie
d'évitement servait aussi pour l'expédition de différents matériaux et denrées
vers les marchés extérieurs.
Le chemin de fer qui dessert la vallée de la Matapédia a été construit par la compagnie
de chemin de fer intercolonial en 1876.
En 1908, on décide de construire un pont pour traverser la rivière
Matapédia et joindre la route nationale au rang 1. Mais la famille Heppell
et la famille Plante qui habitent aux deux extrémités du rang ne peuvent s'entendre
sur l'emplacement du futur pont. Deux requètes sont présentées à une réunion
spéciale du conseil municipal et l'avis d'un ingénieur civil est demandé.
A une réunion ultérieure, tenue le 6 avril 1908, le conseil décide de recommender
la requète des Plante et autres. Les Heppell décident alors de construire leur propre
pont avec du bois pris sur leur propriété et leur savoir-faire. Il sera terminé
en 1909 et béni par Mgr Albert Blais en 1910. Ce pont remplace
alors un bac
avec système de poulie et tiré par des chevaux qui permettait
jusque là de traverser la rivière. L'hiver on traversait sur la glace. Ce
pont est demeuré leur propriété très longtemps et est maintenant devenu un
bien du patrimoine national. Le 12 juin 1968, le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche recense 175 ponts couverts de ce type sur le territoire
québécois et le pont Heppell est un de ceux-la.
En 1917, Jean-Baptiste achète de la" Brown Paper Mills" son moulin
et les terrains attenants. En 1927, en à partir de l'ancien barrage de la "Brown"
sur le ruisseau Matalik, les Heppell construisent un moulin à farine mu par une
grande roue d'eau à godets.
Il y aura jusqu'a
sept
moulanges permettant de moudre simultanément différentes
sortes de céréales. Des cultivateurs d'aussi loin que Mont-Joli se rendaient
moudre leurs grains à Heppell. Une écurie était aménagée pour les chevaux et
les hommes dormaient au deuxième étage du moulin. Ce moulin fonctionnera jusqu'à
la fin des années 1950.
A titre d'exemple, en 1937 on y transformera 500,000 livres de grain, 65,000 livres
de blé, 310,00 livres d'avoine, 50,000 livres de sarrazin et 65,000 livres
de grains mélangés.
Le 25 juillet 1930, Jean-Baptiste loue de la Fonderie St-Anselme Ltée une
moulange modèle E équipée de 4 passes avec tuyaux à grain et empocheur pour la somme
de 700.00$. Le 28 septembre 1932 Jean-Baptiste loue de la même Fonderie une
moulange de pierre pour faire de la farine au montant de 325.00$.
Les Heppell construisent sur les bords de la rivière Matapédia tout près du
pont une fromagerie. Elle sera en opération de 1909 à 1925. Le 16 août 1909,
elle est évalué à $300.00 par la municipalité. Différents fromagers y travailleront:
Isidore Dastous, Wilfrid Corriveau, Gérard Heppell, Charles Roy qui initia
Elzéar Heppell. Celui-ci y travaillera avec plusieurs membres de sa famille.
La grande majorité du fromage produit est vendu En Angleterre en passant par
Montréal. La batisse a servi de "cookerie" (cuisine) pour les employés du
moulin Bouchard pendant la
reconstruction de la leur passée au feu. Cette batisse fut détruite au début
des années 1960 et l'équipement a été vendu à M. Z.A. Boudreau de Causapscal.
La piste a Bona (1960)
Dans les années 1960, le député du comté, Bona Arsenault et des gens de Causapscal,
obtiennent du gouvernement la permission de construire
une piste d'atterrissage
pour desservir les visiteurs qui viennent pêcher le saumon sur la rivière Matapédia,
les avions de lutte aux feux de forêts du gouvernement et les avions privées
si nécessaire. Le conseil municipal en apprend la construction à sa séance du 4 février 1961;
l'inauguration se fera en juin 1962. On exproprie donc une partie des plus belles terres arables
de ce secteur pour la construction de cette piste. La petite politique s'y mêlant,
Gérard, qui est le propriétaire de la ferme à ce moment, n'en retire que quelques
centaines de dollars. Cette piste est aujourd'hui très peu fréquentée et demeure
une aberration des faiseurs de rêve politiques de l'époque. Le 26 octobre 1962,
Gérard achète de Raymond Roussy une parcelle de terrain le long de la rivière
Matapédia pour permettre de passer la nouvelle route qui remplace la route
Heppell abandonnée par l'implantation de la piste d'atterrissage