L'histoire du pont Heppell.

Ce pont fut construit à l'instigation de Ferdinand Heppell, à l'aide de ses fils, des heppell et des cultivateurs vivant près de ce futur pont. Comme les Heppell vivant à un bout du rang B et les Plante vivant à l'autre bout, le conseil municipale opta pour l'emplacement préconisé par les Plante et ceux-ci obtinrent l'octroi gouvernemental s'y rattachant. Ferdinand décide alors de construire son pont. Agent des terres pour le gouvernement de l'époque, il obtient du ministère des transport un plan détaillé sur la construction des ponts couverts standardisés. A ces ponts de type Town, du nom de son inventeur, le ministère ajouta des éléments pour renforcer la structure et supporter les amoncellements de neige durant l'hiver. Ferdinand a fourni le bois nécessaire et financa l'achat des autres composantes (clous, ferrures, peinture, etc.). Les approches ont été construites à l'automne 1908, le tablier du pont durant l'hiver en se supportant sur la rivère gelée et le tout fut terminé au printemps 1909. Ce pont, propriété privé, devint un pont payant jusqu'à la fin des années 1930. Une boite métallique servait à y déposer le prix du passage, le tout bien surveillé par madame Jean-Baptiste Heppell assistée de sa fille cadette, Anne-Marie, à partir de leur cuisine ou l'on pouvait controler le traffic du pont. Aujourd'hui, ce pont fait partie du patrimoine québecois et est le seul d'une structure de cette longueur permettant le passage des automobiles.

Site d'interprétation du Hameau Heppell.

Le centenaire (1909-2009) de la construction du pont a été fêté du 8 au 10 août 2009, à Causapscal. Pour souligner l'événement, le sculpteur Denys Heppell, natif de l'endroit, y a laissé un monument magnifique avec trois travailleurs stylisés qui représentent les trois générations qui ont participés à la réalisation du pont Heppell.




Le hameau Heppell.
Sous impulsion de Ferdinand Heppell, arrivé à Causapscal en 1877, avec son frère Francois, le hameau Heppell deviendra un ilot grouillant d’activités pendant près de 100 ans. A l’arrivée du chemin de fer Intercolonial, la compagnie Brown Paper Mills s’installe à l’embouchure du ruisseau Matalik, y érigera un moulin à bois, un barrage et un arboriduc qui traversera la rivière Matapédia pour acheminer les billots de bois qui seront déversés dans des wagons, lesquels seront ramenés sur la ligne principale pour y être déchargés dans des bateaux au port de Montréal à destination de l’Angleterre. Une dizaine de petits moulins à bois s’installent alors aux alentours faisant travailler de nombreux bucherons. Leur bois alimentait la Brown Paper Mills ou était amené à une voie d’évitement le long de la route 2 (132) et expédié vers Montréal pour y être vendu. A son arrivée à Causapscal, Ferdinand travaille pour un monsieur Smith sur sa terre. Ce monsieur étant de santé fragile décide quelques temps après de retourner au Nouvau-Brunswick, son lieu de naissance et fera don de sa terre à l’Archevêché de Québec. Ferdinand continue à opérer cette terre, demande à l’Archevêché de l’acheter et fait venir sa famille composée de quatre garcons : Aquilas, agé de 6, Jean-Baptiste, 5 ans, Wenceslas, 4 ans et Elzéar, 2 ans, tous nés à St-Anaclet, village près de Rimouski. Et il continue de travailler cette terre aidé de plus en plus par ses fils. Lorsque Jean-Baptiste se marie en 1895, Ferdinand l’installe sur une terre de l’autre coté de la rivière Matapédia et qui longe celle-ci de l’embouchure du ruisseau Matalik jusqu’à ce qui deviendra plus tard la sortie du pont Heppell. Il fera de même pour Aquilas et sa terre sera sise voisine du coté ouest de celle de Jean-Baptiste. Puis viendra le tour d’Elzéar, qui sera installé sur une terre voisine de celle de Ferdinand. Wenceslas, qui a une santé fragile, demeurera sur la terre familiale. En 1909, Jean-Baptiste construit une fromagerie juste à la sortie du pont Heppell, lequel sera terminé en 1910. Puis en 1917, la Paper Mills abandonne son moulin à bois qui est racheté par Jean-Baptiste. Se servant du barrage et du moulin, il transformera le tout en un moulin à farine, qui sera en opération jusqu’en 1950. Suite à l’activité économique du Hameau Heppell, la compagnie de chemin de fer, le Canadien National (CN), érigera une voie d’évitement pour le transport de matériaux et de denrées. De plus, il érigera une gare, la « Heppell’s Station » pour les passagers et la poste. Le tout sera abandonné vers 1945. Aujourd’hui, la ferme de Jean-Baptiste est abandonnée et celle d’ Aquilas est toujours en opération sous d’autres mains. Le pont Heppell, qui a fêté ses cent ans en 2009, continue de laisser passer les automobiles et un site avec une sculpture commémorative en raconte l’histoire.