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Bien assis dans les fougères | L’hirondelle, à tire d’ailes |
Avec les deux pieds dans l’eau | Affolée, s’est envolée |
Il traverse la rivière | Pour annoncer la nouvelle |
Avec un toit sur le dos | Aux quatre coins du comté |
Il est plus que centenaire | Aussitôt voila la foule |
Un des plus vieux du pays | Et partout dans le canton |
C’est du petit pont couvert | Tout ce qui marche et qui roule |
Que je veux parler ici. | S’est rendu au petit pont |
Il est dans mon paysage | Y avait monsieur le maire |
Il fait partie de ma vie | Avec tous les conseillers |
Comm’ le clocher du village | L’avocat et le notaire |
Et le vieux moulin à scie | S’étaient même déplacés |
C’est par un chemin de terre | Le curé, ses paroissiens |
Qu’on arrive jusqu’à lui | Le père Pilou et son chien |
Il a quelques locataires | La grand-mère et son tricot |
Que je vous présente ici | Le braconnier en canot |
Les amoureux deux par deux | |
Y a le nid de l’hirondelle | Sans compter tous les curieux |
A l’abri sous le larrmier | Vous pouvez ne pas me croire |
L’araignée et sa dentelle | J’ai vu la queue du renard |
Toujours à recommencer | |
Un siffleux au garde à vous | « Retournez vous en en ville |
Un hibou qui dort debout | Messieurs du gouvernement |
Un écureuil pas peureux | Le p’tit pont est pas fragile |
Une douzaine de mouches à feu | Pouvez-vous en dire autant? |
Et dans l’eau en d’sous du pont | On m’a dit entre les branches |
Y a la truite et le saumon | Que vos ponts sont pas fameux |
Une nuit, dans le brouillard | Et que malgré votre science |
J’ai vu la queue d’un renard | Y en est tombés un ou deux |
J’en ai passé des dimanches | Sont repartis en colère |
A regarder couler l’eau | En frôlant les garde-fous |
On dirait que l’pont avance | Ils ont dérangé les pierres |
Quand on regarde d’en haut | Mais le pont a tenu l’e coup |
C’est un abri de fortune | Bien assis dans les fougères |
Pour les quêteux sans logis | Avec les deux pieds dans l’eau |
Pour rêver au clair de lune | Ce jour-là, le pont couvert |
Ou se cacher de la pluie | Avait l’allure d’un château |
Un matin, dans la poussière | Si parfois on nous questionne |
V’la-t-y pas des étrangers | « Qu’arrivera-t-il au pont |
« Nous, on est du ministère | La réponse que l’on donne |
Celui des ponts et chaussées | Depuis des générations |
Il n’est pas réglementaire | C’est le dicton de mon père |
On va vous le remplacer | Et le mien comme de raison |
On va vous le faire enfer | « On travers’ra la rivière |
Avec du béton arrmé » | Quand on s’ra rendu au pont » |